Je ne me qualifie pas de sportif même si je cumule plusieurs heures de sports par semaine, parce que je recherche autre chose que le sport, autre chose que le simple fait de muscler mon corps, ou devenir le meilleur parce que j'ai des choses à prouver à moi-même, croyant le prouver dans le rapport aux autres en me rassurant ou en cherchant l'admiration.
Par exemple, les arts martiaux : en occident les gens voient cela comme un sport, mais c'est vraiment plus que ca, à l'origine on retrouvent les samouraïs qui étaient bouddhistes, en Chine c'était aussi le Tao, etc...
Je ne suis pas le seul à le penser, je viens de voir que ce concept est décrit dans la page Arts martiaux de WIkipédia
Cela m'apprends beaucoup sur l'égo, celui qui passe à coté de la voie spirituelle des arts martiaux (le Budo) ne comprend pas les arts martiaux, il apprend seulement à combattre, à se défendre, ou comment démonter un mec en 3 mouvements et taper, là, où ca fait le plus mal. Il se rattache à la peur pour savoir se défendre.
Et, par ignorance, il ne comprend pas le mot Do qui se trouve dans le nom de sa pratique, qui signifie voie car sans la voie, il « se » perd, ou du moins il ne « se » trouve pas.
Il ne sait pas respirer convenablement au quotidien, ni méditer, et peut être même un code d'honneur de soi et des autres qu'il n'applique qu'au dojo les soirs d'entrainement.
Quand je parle avec d'autres pratiquants quelque soit leurs disciplines martiales, chez certains je m'aperçois bien qu'ils ne comprennent pas ce qu'il y a derrière, car personne ne leur a montré l'essence du pourquoi et du comment, des tenants et des aboutissants de soi vers soi.
Le seul que l'on combat c'est soi.
Le seul que l'on peut vaincre c'est soi.
C'est cette partie de soi, que l'on attribue au moi tout entier et qui se nomme égo.
Ce sont les fondations de la notion de guerrier pacifique ou de guerrier de la lumière (voir les livres de Dan Millman ou de Paolo Coelho dans ma section livre)
Je le sais par expérience, car j'ai vu les pièges de l'égo, qui pousse à attendre sa ceinture comme on attend une médaille, de faire le show des katas superbement exécutés (regardez moi comme je suis rapide, fort, admirez moi), de dire qui est bon, et qui ne l'est pas.
Je crois qu'il est temps de lâcher prise avec tout ca, car le but n'est pas une course, ni un championnat. Certains pratiquants avancent lentement, mais le petit centimètre d'avancée qu'ils font est peut être l'équivalent de 10 mètres d'autres.
Rien n'est comparable, nous sommes tous différents et nous ne savons rien des difficultés d'une autre personne.
De plus, il y a beaucoup de plans de vie (celui du travail, de l'amour, de la famille, des relations etc...) dans lesquels les défauts, les qualités, les capacités et incapacités s'inversent peut être et surtout... qu'il presque inhumain d'être parfait.
Encore faudrait il s'entendre pour dire ce qui est parfait !
Et encore, une fois, cela est personnel.
Le mental est un ordinateur qui ne se complait à calculer la différence entre soi et les autres, le mental consacre beaucoup de temps et d'énergie à faire cela.
Vous avez déjà vu ces fous qui parlent à voix haute dans la rue, et bien la plupart des humains font exactement la même chose mais cela reste dans leur tête, bien sûr.
Essayez donc de dire verbalement tout ce qui passe dans votre esprit et vous serez traité de fou, n'est ce pas ?
Je pratique le Bozendo, qui signifie la voie du zen par le bâton et du Yawara le combat à mains nues.
Dans les arts martiaux, il y a le coté Art et le coté Martial (Mars le dieu de la guerre de la mythologie romaine).
Coté Martial, on trouve la codification des règles, la recherche de la perfection du combatant idéel, du geste parfait.
Coté Art, je prends beaucoup de plaisir à faire évoluer mon bâton autour de mon corps, ou mon corps autour de mon bâton. C'est comme une danse, je prend mon bâton dans mes mains, il est inerte, je lui donne une impulsion et une direction, je le lance, il m'entraine, il revient, je le ralentis ou l'accélère, je le fais tourner autour de mon épaule, je le passe dans le dos, je le rattrape et ainsi de suite...
Plus d'infos sur le Bozendo et le Yawara
Le but ultime du Budo est la réalisation de soi, c'est l'esprit des arts martiaux et je remercie et rends hommage à Michel Coquet dont les livres illustrent au plus haut point ce que j'écris ici.
Je remercie également mon senseï qui à sa manière me fais prendre conscience de tout ca, ainsi que tout mes amis du dojo avec qui je prend beaucoup de plaisir à pratiquer les arts martiaux.
Chaque rencontre est pour moi un enseignement.
Pongo, 29 septembre 2009 à Montpellier